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Charlie Hebdo ouvre la session plénière à Strasbourg

Le Parlement européen a ouvert la session plénière de janvier sur un hommage aux victimes des attentats perpétrés à Paris mercredi et vendredi derniers. L’ouverture de la session a été ponctuée par une minute de silence.

Après la marche républicaine à laquelle plusieurs personnalités de la sphère européenne ont participé, les eurodéputés se sont exprimés lundi sur le sujet. Dans l’hémicycle, de nombreux parlementaires se sont munis de pancartes arborant le slogan « Je suis Charlie ». Tous ont indiqué leur émotion face à la mobilisation de la veille, sans précédent en France et en Europe.

Ainsi le Président du Parlement, Martin Schulz a commencé son discours en rappelant le nom de toutes les victimes décédées dans l’attentat de Charlie Hebdo, lors de la fusillade de Montrouge et dans la prise d’otages du supermarché juif.

Il a appelé ses collègues du Parlement à réagir. « Nous ne devons pas changer notre liberté de penser, ou réviser à la baisse nos valeurs européennes face à la violence des kalachnikovs », a déclaré Martin Schulz. « Nous, Européens, devons les défendre comme les Français l’ont fait en marchant par millions, dans la dignité, à Paris et en France, soutenus par des milliers de citoyens du monde entier », a-t-il poursuivi.

Il a également profité de ce discours pour rendre un hommage aux victimes de Boko Haram au Nigéria. En effet les partisans de la secte ont détruit 16 villages et fait plus de 2000 victimes du 6 au 8 janvier dernier.

Les eurodéputés veulent passer à l’action

Plusieurs chefs de délégation du Parlement européen se sont exprimés pour réaffirmer le sentiment d’horreur éprouvé après les attentats de Paris. Ils ont également appelé à une action de l’Union européenne pour trouver une solution face à la menace terroriste en Europe.

Dans son allocution, le chef de la délégation UMP au Parlement européen a fait de la marche républicaine à Paris un symbole européen. Pour Alain Lamassoure, le « 11 janvier restera la date de naissance de l’Europe des peuples.  Unis dans la diversité. Unis dans l’adversité. Unis pour nos valeurs et contre la haine ».

Du côté des socialistes, la députée Pervenche Bérès a demandé à ce que soit décerné, à titre exceptionnel, le prix Sakharov pour la liberté à Charlie Hebdo.

Pour le président du groupe des démocrates et libéraux, c’est le constat d’un échec qu’il a mis en avant, lors de son intervention. « Ces terroristes sont nos enfants, nés, élevés et morts sur notre sol », a déclaré Guy Verhofstadt

La députée écologiste Michèle Rivasi a, quant à elle, appelé à ne pas tomber dans un « le piège de voir nos libertés publiques noyées sous un nouvel arsenal sécuritaire au prétexte de lutter contre le terrorisme », citant les dérives du « Patriot Act » aux États-Unis. De même, alors que l’UE prépare le plan d’investissement de Jean-Claude Juncker, la députée a demandé à ce qu’une des priorités de ce plan soit accordée « à l’éduction, à la formation et aux services publics pour ces millions de jeunes ».

La « cinquième colonne » de Nigel Farage

Nigel Farage, le chef de file des eurosceptiques britanniques a déclaré qu’il était temps pour les Européens de reconnaître « notre culpabilité». Il a également évoqué la « cinquième colonne qui s’oppose à nos valeurs ». « Nous devons embrasser les musulmans qui sont horrifiés par la guerre civile qui a lieu au sein de l’islam », a-t-il déclaré appelant au courage pour défendre « nos valeurs chrétiennes ».

Pour Marine Le Pen, « notre premier devoir est de mettre un nom sur ce qui les a tués : le fondamentalisme islamiste ». Elle a également remis une nouvelle fois en question le principe de la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen, un des leitmotive chez les frontistes. « L’ouverture totale des frontalières permet-elle de contrôler les fondamentalistes ? », s’est interrogée l’élue.

Alors que la chef du Front national intervenait devant ses collègues du Parlement, le député polonais Janusz Korwin-Mikke a retourné son ordinateur portable pour être visible des caméras. Sur l’écran, on a pu alors lire « I’m not Charlie, I’m for death penalty » (« Je ne suis pas Charlie, je suis pour la peine de mort »). Tout comme son collègue eurosceptique, Marine Le Pen s’est plusieurs fois prononcée en faveur du retour de la peine capitale.

A la fin de la première journée de session plénière, une manifestation silencieuse devait avoir lieu en début de soirée devant le Parlement européen.

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This entry was posted on January 13, 2015 by in articles français and tagged , .